Quel est le domaine d’activité de ton entreprise Drone Act ?
Julien : Drone Act conçoit des drones sur mesure, volants, téléopérés. C’est en fait un bureau d’études en mécatronique, robotique et services d’impression 3D situé dans le Morbihan, à Malestroit. Cette petite entreprise très innovante travaille principalement pour des grands comptes comme Thales, l’Etat, Enedis…
Quelle était ta mission principale en qualité d’apprenti « systèmes embarqués » durant ces 3 années ?
J’ai participé à la réalisation d’un mini-drone de surveillance et d’exploration de bâtiments pour la défense et sécurité en ayant tout à concevoir de A à Z. Cette commande de l’Etat m’a permis d’apprendre énormément.
Quelles compétences as-tu plus précisément apportées ?
Beaucoup de technique pour orienter les achats et proposer des développements. J’ai pu appliquer mes connaissances sur le fonctionnement des composants, comprendre leurs fiches techniques et aider à leur sélection. J’ai proposé des reconfigurations de certains composants électroniques, voire des développements plus poussés.
L’objectif étant d’apporter le plus de performance et d’intelligence possible à ces mini-drones tout en ayant un résultat facile d’utilisation par le client (militaires et policiers). Une des étapes les plus complexes a par exemple été la conception d’algorithmes de traitement d’image pour un résultat aisément exploitable par les utilisateurs, en ciblant le bon interface homme-machine.
Que retiens-tu de cette 1e expérience professionnelle qui équivaut à 18 mois de CDD ?
C’est un domaine d’ingénierie passionnant car très complet sur le plan technique : cahier des charges fonctionnel, état de l’art, phases de programmation et de test, conception de cartes électroniques… J’ai eu la chance de mener un projet particulièrement complexe et riche, en parfaite adéquation avec ma formation aux systèmes embarqués.
Et c’est aussi un projet très stimulant sur les plans marketing et économique, car le marché visé est immense et nous sommes en permanence en lien direct avec les opérateurs. On a évalué de très forts besoins au sein des armées et des forces de sécurité. Il s’agit bien de se passer de produits d’import dans un domaine de souveraineté majeur.
J’ai aussi développé mon sens client et mes compétences commerciales en participant à des salons professionnels comme le salon militaire « SOFINS » de Bordeaux (spécial opérations forces innovation network seminar).
A peine diplômé tu as reçu une proposition d’embauche de Drone Act et l’a acceptée, pourquoi ?
J’ai envie de poursuivre le développement de ce projet, d’aller au bout des étapes de programmation des futurs drones. J’aime beaucoup le haut niveau de cette ingénierie qui me permet d’avoir des étapes de validation avec des prototypes, de voir concrètement ce qui fonctionne et de créer un produit complet, fini.
C’est une petite entreprise où chacun accède vite à beaucoup de responsabilités et nous sommes une équipe solide qui réunit de nombreuses compétences. C’est un environnement de travail très enrichissant pour un jeune ingénieur. La dynamique startup est amplifiée par la composition internationale de l’équipe : une colombienne, un anglais. J’étais en immersion internationale au quotidien.
Quel bilan fais-tu de l’apprentissage ? En quoi est-ce adapté à la formation des ingénieurs ?
L’alternance école entreprise par le biais du contrat d’apprentissage est un grand plus. Je n’y vois que des avantages :
- Plus d’indépendance financière et donc de possibilités de profiter d’une vie étudiante. Même si elle est un peu différente de celle de nos collègues étudiants, j’en ai bien profité (badminton, club de drone…).
- Avec 18 mois d’expériences et de mises en pratiques dans mon entreprise sur 3 ans de formation, j’ai pu me professionnaliser plus vite
- Les retours à l’école m’ont presque paru être des moments plus légers, en comparaison de l’intense activité que j’avais durant les périodes en entreprise. Cependant le programme de formation est exigeant et le travail est intense durant toute la scolarité.
- Les cours étaient très cohérents avec les problèmes posés dans mon entreprise (ne traitement de signal, en programmation…) tout était utile et pouvait être immédiatement appliqué.
- Les périodes alternant quelques semaines à l’école et quelques semaines en entreprises m’ont particulièrement plu.
Pour celles et ceux qui découvrent la formation, comment définis-tu l’ingénieur en systèmes embarqués ?
C’est tout ce qu’on ne voit pas. Tout ce qui ne relève pas de la mécanique. Tout ce qui permet le fonctionnement et la réalisation de tâches précises. C’est par exemple récupérer des informations à l’aide de différents capteurs pour permettre une action, c’est aussi miniaturiser, sélectionner des composants, rechercher le meilleur équilibre performance-coût de fabrication, développer des interfaces logiciels entre plusieurs composants… C’est pluridisciplinaire et c’est essentiel !