Pourquoi as-tu choisi d'étudier la robotique en école d'ingénieur ?
Lorsque j'ai décidé de m'orienter vers des études d'ingénieur, j'hésitais entre travailler dans le domaine de l'informatique ou de l'électronique embarquée, mais j'étais aussi curieux vis à vis des métiers en rapport avec la mécanique, plus particulièrement dans le domaine naval. J'ai alors intégré l'ENSTA Bretagne qui proposait des spécialisations dans ces trois disciplines, avec un tronc commun permettant de se faire une idée plus précise de chacune d'elles.
Au cours de ma première année j'ai découvert la robotique, notamment via le club robotique de l'école et des thésards qui y proposaient des formations. C'était la discipline idéale pour moi, à la croisée de l'informatique, l'électronique embarquée et de la mécanique, et j'ai décidé de m'y orienter.
As-tu aisément trouvé du travail dans ce domaine ?
J'ai jusqu'à présent toujours trouvé très facilement du travail : j'en suis à mon deuxième poste après l'obtention de mon diplôme, et je n'ai pas connu une seule période de chômage. Il y a une vraie explosion de la demande de spécialistes en robotique depuis quelques temps : alors qu'on pouvait encore penser que ce domaine relevait en quelques sortes de la science fiction il y a cinq ans, les développements récents autour des drones, le fait que la voiture autonome va devenir une réalité à court terme, ou l'apparition de robots humanoïdes aux performances impressionnantes font que l'ingénieur roboticien est très demandé dès aujourd'hui.
Peux-tu décrire ton métier : à quoi il sert (applications), tes objectifs de travail, tes missions principales ?
Aujourd'hui, je travaille chez Forssea-Robotics où nous développons un robot autonome qui, relié via un câble à un bateau, va se connecter à d'autres robots ou installations sous-marines pour les ravitailler en énergie et récupérer leur données, un peu à la manière d'un avion ravitailleur mais à 2 000 mètres sous l'océan.
Le milieu sous-marin est l'un des environnements les plus hostiles où un robot peut évoluer : la pression y devient très vite extrême, la visibilité est très réduite, les possibilités de communication sont limitées et il est difficile de connaître sa position. C'est d'ailleurs sur ce dernier aspect, la localisation de robots sous-marins, que je me suis spécialisé pendant ma thèse.
Mes missions principales à Forssea-Robotics sont la conception et l'implémentation des algorithmes de localisation et de contrôle du robot, en encadrant une équipe de 4 jeunes ingénieurs roboticiens sur ces sujets.
Peux-tu décrire ton environnement de travail : entreprise, lieu, équipe ?
Forssea-Robotics est une startup créée il y a maintenant deux ans, à cheval entre Paris où a lieu la recherche & développement, et Sète où nous avons nos ateliers dans les locaux du cofondateur de la société. Quand j'ai rejoint l'entreprise en Octobre 2016 nous étions seulement deux salariés, deux ans plus tard nous sommes plus de 10, pour moitié d'ingénieurs roboticiens, le reste étant composé d'ingénieurs mécaniciens et d'un ingénieur commercial. C'est un environnement très dynamique, où on peut passer rapidement de l'idée à la preuve de concept et aux essais commerciaux.
Qu'est ce qui te plaît le plus au quotidien ?
Le côté touche à tout caractéristique du métier de roboticien. La plupart du temps je travaille sur des sujets très pointus, mais il m'arrive aussi de faire de la soudure ou de serrer moi-même les boulons du robot avant de le mettre à l'eau.
Selon toi, quelles sont les qualités requises pour être un bon ingénieur robotique ?
Je dirais qu'il faut une bonne affinité avec l'ingénierie logicielle, tout en gardant à l'esprit que le but final de ce logiciel est d'interagir avec le monde physique : derrière le code il y a un moteur qui tourne, des capteurs qui perçoivent l'environnement... Quelques compétences de base en mécanique sont aussi très utiles (modéliser la physique du robot, savoir concevoir des pièces en 3D...).
Présentation du robot développé par Forssea Robotics.