Entre mars 2019 et juin 2019, Mathilde, étudiante ingénieure en Modélisation avancée des matériaux et structures, a enseigné chaque semaine avec son binôme la programmation auprès d'un petit groupe de jeunes collégiennes de 3e, au collège Penn Ar C'hleuz (Brest).
Figures d'inspiration, les étudiantes ingénieures de l'ENSTA Bretagne sont intervenues dans le cadre du dispositif "L Codent L Créent" avec pour ambition de lever les stéréotypes de genre et démontrer aux filles que l'informatique est aussi un domaine qu'elles peuvent investir.
Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à rejoindre le projet "L codent L créent"?
Tout au long de mon parcours scolaire, y compris en classe préparatoire et en école d’ingénieurs, j’ai pu constater que les femmes étaient sous représentées dans les métiers de la programmation, et que souvent on attendait d’elles qu’elles fassent plus leurs preuves que leurs homologues masculins. Cet univers méconnu et très masculin peut parfois sembler peu attractif à des jeunes filles. Si j'ai souhaité prendre part à ce projet dès sa création, c'est parce que mes expériences m'ont montré que la programmation est un domaine passionnant, dont la place est de plus en plus importante, car la société dans laquelle nous évoluons aujourd'hui est une société numérique.
Pourriez-vous nous décrire les actions menées avec les collégiennes ?
Dans le cadre de ces ateliers, nous avons fait le choix de montrer de façon ludique que des actions simples que nous réalisons au quotidien, peuvent être reliées à la programmation et qu’il ne s’agit pas seulement d’un monde très théorique comme pourraient l'imaginer des collégiennes. En 10 séances, nous avons proposé aux collégiennes de coder un programme à partir d'une carte Rapsberry Pi2. Avec le petit groupe de 15 collégiennes que nous encadrions, nous avons réalisé des œuvres d'art numérique.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Ce projet m’a permis de développer un certain nombre de qualités que je n’avais pas encore eu l’occasion de mettre en pratique. C’est le cas notamment pour la pédagogie. Ce n'est pas toujours évident de faire passer un message compréhensible par toutes. J'ai donc adapté mon discours et mes explications, en faisant preuve d'imagination, pour que chaque jeune fille comprenne bien le sujet.
Nous avons été confrontées à une autre difficulté. Quel encadrement adopter et comment devions-nous se positionner en tant qu'étudiantes face aux collégiennes ? Au final, nous avons réussi à construire de belles relations avec nos élèves et de pouvoir échanger dans un cadre assez libre. Personnellement, ce projet m’a permis de prendre confiance en mes compétences et de me sentir utile en tant qu’étudiante.
Un tel partage d'expérience peut être l'opportunité pour des collégiennes de se tourner vers une discipline à laquelle elles n'avaient jusqu'alors pas forcément été sensibilisées et, peut-être pour certaines, d'envisager leur orientation future différemment. J'espère de tout cœur que ce fût le cas, et que ce projet leur a offert une influence positive, plus d’égalité et d’épanouissement personnel.
Quel regard portez-vous sur votre formation d'ingénieure ?
En intégrant l'ENSTA Bretagne, je m'orientais vers l'informatique, sans être sûre à 100% de ce choix. La première année, très généraliste, m’a permis de découvrir d’autres disciplines comme la mécanique. La formation en mécanique avancée des matériaux et structures (MAMS) est une spécialité très transversale qui permet de travailler dans tous les secteurs d’activité.
Étant très intéressée par la recherche, cette spécialité accompagnée d’un master recherche en 3e année, conforte mon choix d'option. Les enseignants, très à l'écoute, m'ont aidé. Ils sont toujours présents pour partager leurs expériences mais aussi celles des diplômés, à travers par exemple des conférences thématiques et de découvertes des métiers liés à la modélisation.
Quels sont vos projets futurs ?
Quand la conjoncture sera meilleure (Covid-19), je suivrai un stage en Allemagne dans un laboratoire de recherche. Sur le plan associatif, je compte poursuivre le projet "L Codent L Créent" en accompagnant les nouvelles recrues et en participant à d’autres actions pour permettre aux collégiens et lycéens de mieux connaître le métier d’ingénieur. À titre plus personnel, je souhaite m’engager dans l’association « les blouses roses » qui rend visite aux enfants malades dans les hôpitaux.
Quels conseils pourriez-vous transmettre à aux candidats qui passent les concours cette année ?
Choisir son école peut être une étape très stressante mais vous avez beaucoup travaillé pour en arriver là. Faites-vous confiance, tout est possible quand on reste positif et qu’on y croit. Bon courage à vous ! 😊
Actualités
