À l’initiative de l’Institut National des Invalides, le projet a pour objectif de permettre la pratique du kayak pour celles et ceux qui ne peuvent utiliser leurs membres supérieurs ou inférieurs, en leur offrant une sensation de mouvement et de liberté sur l’eau. La solution développée par l’ENSTA Bretagne en collaboration avec le Canoë Kayak Club Brestois (CKCB) s’appuie sur un mécanisme facile à mettre en œuvre et à faible coût.
Un projet en trois temps
Ce projet s’est réalisé en plusieurs étapes. Tout d’abord, deux étudiants, accompagnés par Romain Créac’hcadec, enseignant-chercheur à l’ENSTA Bretagne, se sont chargés de l’analyse de l’existant, de l’étude des mécanismes et du choix des matériaux.
De ce travail a découlé un rapport technique semblant prometteur pour le CKCB : un deuxième groupe d’étudiants, encadré par Jean-François Guillemette, enseignant en mécanique à l’ENSTA Bretagne, a alors réalisé une étude de marché dans l’optique de diffuser le kit de kayak handisport et confectionné un premier prototype. Ces deux premières étapes ont ainsi permis à un troisième groupe d’étudiants internationaux de finaliser et d’améliorer le prototype de kayak handisport.
Un système abordable
Lors de la conception du kayak, la principale contrainte imposée par Thierry Giorgiutti, président du CKCB, était de réaliser un système peu coûteux afin de le rendre accessible à une majorité de personnes en situation de handicap. Pour cela, les étudiants ont utilisé des matériaux largement diffusés tels que des lames et lambourdes de terrasse en bois composite pour réaliser le châssis du prototype.
Une fois installés dans le kayak, les utilisateurs ont la possibilité d’utiliser uniquement les mains, les pieds ou les deux en même temps. Il leur faudra alors tirer avec les mains ou pousser avec les pieds afin d’obtenir le mouvement de rotation de la pagaie dans l’eau.
Prochaines étapes
Les deux étudiants ayant finalisé le prototype ont pu l’expérimenter fin juin sur les rives de la Penfeld à Brest en présence de Jean-François Guillemette et Thierry Giorgiutti.
Ces tests, grandeur nature, ont permis de valider le concept général et de mettre en évidence plusieurs points d’amélioration. Depuis, le prototype a été confié au CKCB afin que Thierry Giorgiutti puisse éprouver le système en vue d’une future diffusion d’un kit.
Prochaine piste de travail pour Jean-François Guillemette : la démarche de certification du prototype. Ainsi, l’enseignant va soumettre à la rentrée un projet de réflexion à un prochain groupe d’étudiants sur les questions de normes, responsabilité et certification du kayak handisport.
L’objectif étant de pouvoir mettre à disposition de l’ensemble des clubs de kayak, un kit certifié à faible coût pour permettre la pratique du kayak au plus grand nombre.
Cette action s'inscrit dans le 10e objectif de développement durable fixé par l'ONU : la réduction des inégalités
