
Environnement multiculturel
1/ L'apprentissage des langues étrangères
Deux langues étrangères sont obligatoires à l'ENSTA Bretagne, une troisième est également proposée en cours de soir (optionnel). L'anglais, langue international, est obligatoire pour tous. Dès la première année, les étudiants se préparent à passer une certification afin de pouvoir exercer, en sortie d'école des responsabilités professionnelles en anglais.
Dans le cadre de l'apprentissage des langues (incluant le Français langue étrangère), les étudiants sont amenés à étudier les cultures des différents pays et à les comparer mais aussi de lever les stéréotypes.
"Les enseignants en langues vivantes, ont intégré depuis de nombreuses années à leur formation, la dimension interculturelle. Dans les cours de français langue étrangère par exemple, nous invitons les étudiants à comparer les us et coutumes, fonctionnement d'organisation... présents dans leur pays avec ce qu'ils ont pu vivre en France" explique Catherine Adam, enseignante-chercheure à l'ENSTA Bretagne.
2/ Communication et management interculturels
En 2e année, les étudiants peuvent suivre le module "Management interculturels".
Obligatoire pour les étudiants non francophones, les enseignements proposés les aident notamment à comprendre le système éducatif français, les métiers de l'ingénieur en France, la communication avec les Français... Il s'agit de les préparer le plus tôt possible au monde professionnel français, pour les accompagner, notamment, dans leurs réponses aux attendus : rapports, soutenances...
En dernière année, les élèves-ingénieurs participent au séminaire SMILE (Self Management in an International Learning Environment). Autour de jeux, en équipes multiculturelles, les étudiants tentent de résoudre des problèmes. Ils coopèrent et apportent des réponses ensemble. Chaque groupe est ensuite invité à se questionner sur l'expérience passée, les relations interpersonnelles, les modes de fonctionnement différents... C'est cette prise de hauteur qui est recherchée par les enseignants, cette capacité à décrypter une expérience pour mieux la comprendre.
"Notre objectif est de développer les compétences interculturelles de l'ingénieur pour leur permettre d'évoluer professionnellement dans des contextes multiculturels. Si on a un rendez-vous professionnel avec une entreprise située au Japon et que la dimension culturelle n'a pas été prise en compte dans la préparation de la réunion, dès les 10 premières secondes, il risque d'y avoir de nombreuses interactions négatives" explique Christophe Morace, en charge de ces enseignements.
Les entreprises ainsi que les organismes de certification (Conférence des Grandes Écoles, Commission des Titres d'Ingénieurs) ont compris également l'enjeu que représente l'interculturalité.
"Les attentes sont fortes en la matière. Le sujet est complexe mais essentiel. On entend parfois qu'il faut attendre de vivre ce type d'expérience professionnelle pour comprendre l'enjeu du multiculturel. Nous pensons, qu'au contraire, il est important de préparer nos étudiants au moment de leur formation pour leur donner les clés essentielles à leurs réussites et à celle de leurs entreprises".
Depuis 2009, Christophe Morace, enseignant-chercheur au département sciences humaines et sociales à l'ENSTA Bretagne mène des travaux de recherche sur cette thématique. Il a travaillé pendant près de 10 ans dans l'industrie en Allemagne.
Formation à l'innovation : comment former des ingénieurs innovateurs ?
Régulièrement souligné dans ses évaluations (CTI, ISO...) comme un point fort de l’école, les sciences humaines et sociales tiennent une place importante dans la formation des ingénieurs ENSTA Bretagne avec des matières à visée utilitariste (management, marketing...) ou plus réflexive (sociologie, philosophie...). Elles intègrent aussi des ateliers d’ouverture culturelle comme les arts plastiques ou le théâtre qui développent l’esprit de créativité.
La formation a été pensée pour être en connexion permanente avec la recherche (les enseignants sont pour la plupart des chercheurs qui enrichissent leurs cours de leurs dernières avancées) et les entreprises (stages, projets industriels, conférences...).
L’ouverture internationale est également au cœur de la formation (apprentissage des langues et larges possibilités de mobilités pour des stages ou des substitutions) et la pédagogie s’est ouverte au numérique (Moodle, e-portfolio...).
Enfin, les enseignants réfléchissent à leurs pratiques pédagogiques et les font évoluer : organisation du colloque « Questions de Pédagogie dans l’Enseignement Supérieur », implication dans la SEFI (European Society for Engineering Education), journées dédiées à la réflexion sur les pratiques pédagogiques, etc.
Des projets de recherche directement connectés aux enjeux de l'innovation et du développement durable
De 2015 à 2017, l'équipe du pôle sciences humaines et sociales de l'ENSTA Bretagne a porté le projet Innoving 2020. Les impératifs du renouveau industriel (en France et en Europe), les nouvelles attentes sociétales et l’évolution des formes d’ingénierie conduisent à repenser le besoin en « innovateurs ». L’objectif de ce projet de recherche visait à chercher comment améliorer les dispositifs pour former des ingénieurs capables de faire naître et de porter des innovations dans la société.
Depuis septembre 2018, l'équipe pilote un projet de recherche européen "A-STEP 2030" qui porte sur la prise en compte du développement durable dans la formation des ingénieurs.
Interview d'Anne-Marie Jolly, Vice-Présidente de la Commission des Titres d'Ingénieurs (CTI)
Comment forme-t-on à l’innovation ?
« Former à l’innovation c’est quelque chose qui n’est ni de l’entrepreneuriat, ni de la recherche. Il faut apporter beaucoup plus d’importance à la créativité. Les enseignements d’ouverture la favorisent : les sciences humaines, l’art plastique ou encore les disciplines qui apportent une ouverture sur l’international.
De ce fait, la mobilité internationale des élèves, mais aussi des enseignants, est à encourager. Je crois beaucoup aux projets croisés (ex : formations de design et formations d’ingénieurs). Alors qu’on a tendance à enfermer les ingénieurs dans une dimension seulement technique, il faut élargir l’horizon des possibilités. Honnêtement, je pense que sur la technique pure, on a tout inventé.
La seule façon, maintenant, de faire de l’innovation, c’est de s’intéresser aux usages, donc de travailler avec des designers et des sociologues. Amener les écoles d’ingénieurs vers ça, c’est un des plus gros chantiers de la CTI ! »
Propos recueillis par Linda Gardelle, enseignante-chercheure au pôle SHS de l'ENSTA Bretagne, dans le cadre du projet Innoving 2020 en mai 2015.
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"Soft Skills" : l'apport des sciences humaines et sociales
L'ingénieur, les entreprises et la société
Les enseignements en sciences humaines et sociales associés aux stages, développent les compétences nécessaires à la gestion de projet, à l’insertion dans l’entreprise : : économie, entrepreneuriat, marketing, gestion financière, communication, conduite de réunion, prise de décision…
Alliant connaissance de soi, psychosociologie des organisations et humanités, les enseignements permettent aussi à l’élève de réfléchir sur le rôle de l’ingénieur dans la société contemporaine, d’intégrer le développement durable et la responsabilité sociétale dans ses activités et ses projets et de se construire un projet professionnel.
Les modules «humanités» et «grands défis» traitent des grands enjeux auxquels doivent être préparés les futurs ingénieurs, qu’ils soient environnementaux, scientifiques et techniques, économiques, organisationnels et
entrepreneuriaux, anthropologiques, de sécurité et défense, ou psychosociaux, ainsi que des méthodologies d’enquête de terrain.
2 Langues vivantes obligatoires et une 3e proposée
L’accent est mis sur l’apprentissage des langues étrangères vivantes, outils de travail et d’ouverture.
- 1ère langue obligatoire : l’anglais. Les étudiants sont préparés à l’obtention d’un niveau B2 minimum afin d’exercer des responsabilités professionnelles en anglais.
- 2e langue au choix : allemand, arabe, chinois, espagnol, italien ou portugais. Le français langue seconde (FLS) ou le français langue étrangère (FLE) sont enseignés aux étudiants internationaux.
- 3e langue proposée : nous nous adaptons aux demandes des étudiants qui souhaitent débuter dans les langues précitées et proposons aussi le japonais ou le russe.
Former au contexte international
L’approche inter-culturelle va au-delà d’un solide apprentissage linguistique. Via des mises en situation, les futurs ingénieurs sont préparés aux techniques d’entretien d’embauche propres à d’autres cultures, à la coopération avec des équipes internationales et à leur management.

Géopolitique, philosophie, sociologie, … chaque étudiant choisit en 2e année la discipline qui l’intéresse. Elles ont en commun de développer la culture générale et de stimuler la réflexion sur les grands enjeux sociétaux.
Civilisations (chinoise, japonaise, monde arabe), gestion du stress, arts plastiques, expression corporelle et vocale… un choix rare de développement personnel et d’ouverture au monde. Atouts majeurs pour se préparer à innover, les AOC sont proposés en 3e année.
Le « Leadership » est un cours qui se vit. A quelques kilomètres du campus, dans un espace propice à cette expérience unique, les étudiants relèvent des défis techniques (une construction par exemple), minutés et en équipe. Chaque élève est évalué sur sa capacité à prendre le rôle du meneur de groupe (leader). Les élèves sont également encadrés pour développer une réflexion construite sur les qualités et les attitudes attendues d’un chef de projet et d’équipe.
En groupes, les étudiants de 2e année ont le choix entre deux « serious game » : piloter le développement d’une entreprise (trois jours pour redresser l’entreprise) ou créer une entreprise (découverte de toutes les étapes de création des starts-ups : idéation, étude de marché, business plan).
Les cultures de travail, les modes de fonctionnement, organisations diffèrent fortement d'un pays à l'autre et ces différences peuvent rapidement complexifier les échanges. L'ENSTA Bretagne propose depuis près de 10 ans des enseignements en management interculturel pour permettre à ses étudiants d'évoluer professionnellement dans des contextes multiculturels et internationaux.
Stages : une passerelle vers l'entreprise
1ère année : stage de découverte de l’entreprise
(4 semaines minimum)
Objectifs :
- découvrir la vie en entreprise ou une organisation professionnelle en occupant un poste d'exécution (stage ouvrier),
- observer les contextes professionnels et comprendre leur fonctionnement,
- mesurer son engagement dans le travail et mûrir son projet professionnel.
2e année : stage technique d’assistant ingénieur
(12 semaines minimum ou 16 semaines minimum pour les stages à l’international)
Objectif :
- découvrir concrètement les fonctions de l'ingénieur dans l'entreprise en éprouvant ses capacités scientifiques, techniques, organisationnelles.
Il doit contribuer à valider le projet professionnel. La mission au sein de l’entreprise consiste à traiter un dossier technique pour mettre en application les connaissances théoriques et notamment en gestion d’entreprise et formation humaine.
3e année : projet de fin d’études
(PFE 21 semaines minimum)
Objectifs :
- témoigner de ses capacités effectives à mettre en oeuvre, dans un environnement industriel réel, les connaissances et les savoir-faire acquis,
- démontrer ses aptitudes à gérer un projet en respectant des contraintes de délais, de coût et de qualité.
Il donne lieu à la rédaction d’un mémoire soutenu devant un jury composé d’enseignants et de personnalités du monde industriel et scientifique.
Quitus international
Pour valider le diplôme ENSTA Bretagne, chaque élève doit réaliser une période à l'étranger d'un semestre ou plus (stages ou période académique). Plus d'infos