
Nouer des collaborations dans le domaine de l’ingénierie maritime pour améliorer la performance des filières françaises, tel est l’objectif d’IngéBlue.
Cet institut de recherche interdisciplinaire se veut être un guichet national et international unique sur les compétences en ingénierie maritime présentes en France, présente Margot Provost, cheffe de l’Institut IngéBlue. Industriels et établissements de recherche peuvent venir y piocher des compétences universitaires pour développer de futurs partenariats.
Financés par l’AID
Piloté et hébergé par ENSTA, l’institut IngéBlue, créé en 2022, compte aujourd’hui 15 partenaires* : 9 écoles d’ingénieurs, 4 universités et 2 organismes d’expertise. Les premiers projets portés par l'institut sont financés par l’Agence d’innovation de défense (AID). Margot Provost précise :
Ce dispositif finance des projets d’une durée de 1 à 4 ans, dont le niveau de maturité technologique est encore bas. Il se prête donc bien à des travaux de recherches dont l’objectif sera de valider une preuve de concept, comme c’est le cas pour la décarbonation.
Les travaux de recherche proposés adressent des applications dans les domaines civil et militaire.
Deux propulseurs électriques innovants
Grâce à ce dispositif, trois projets de décarbonation pluridisciplinaires ont vu le jour.
En partenariat avec le laboratoire de l’École Navale (IRENav), des équipes de recherche en mécanique d’ENSTA (IRDL) étudient de nouvelles méthodes de conception de propulseurs ayant un meilleur rendement. Le projet SHIVA vise l’équipement de navires en propulseur à axe vertical « tout électrique ». Ce dernier facilite une poussée à 360° du bateau pour une meilleure manœuvrabilité.
Quant à RD Prop, il s’intéresse à la modélisation et à la conception de propulseurs électriques à entraînement circonférentiel (RIM Driven), solution de plus en plus envisagée pour la propulsion navale civile et militaire. Le moteur électrique de propulsion est intégré dans une tuyère entourant l’hélice, offrant une amélioration significative du comportement du propulseur notamment sur les aspects compacité, discrétion, performances et fiabilité.
Le retour de la propulsion vélique
Enfin, le projet SOMOS implique des équipes d’ENSTA (IRDL) et de l’ENSM. Cette fois-ci, c’est l’analyse de la performance de systèmes de propulsion vélique qui est recherchée, en fonction du type de navire, de la voile utilisée et de la route maritime empruntée. Ces modèles viendront alimenter un simulateur 3D mis au point par l’ENSM pour la formation de futurs navigants, officiers de la marine marchande et ingénieurs en génie maritime.
* Les partenaires IngéBlue : ENSTA, ENIB, Centrale Méditerranée, ENSM, IMT Atlantique, Ecole navale, Centrale-Supélec, ESTACA, La Rochelle Université, UBS, UBO, Université de Toulon, Shom, Cerema.