Un travail de recherche mené dans le cadre d'un projet extra-scolaire
A l’origine de ce projet extra-scolaire, une demande de Klara Kövesi, enseignante-chercheuse à l’ENSTA Bretagne dans le département Sciences Humaines et Sociales. Au sein de l’équipe d’accueil « Formation et Apprentissages Professionnels » et dans le cadre du projet européen A-STEP 2030, elle s’interroge sur le métier d’ingénieur et sa formation.
« Via notre association BEST ENSTA Bretagne*, nous avons reçu cette proposition de travailler sur l’attractivité des écoles d’ingénieurs françaises. Personnellement, c’est une question que je m’étais déjà posée et que j’avais envie d’explorer. J’ai donc rapidement fait part de mon intérêt pour ce sujet » explique Romain Moulignier, en 2e année de formation d’ingénieur.
En France, les écoles d’ingénieurs représentent une filière recherchée par les étudiants. Elles bénéficient d’une excellente réputation. Mais, ce constat n’est pas le même dans tous les pays européens.
« Pour comprendre les raisons de cette attractivité, nous avons commencé par vérifier quelles recherches avaient déjà été menées sur le sujet. La bibliographie étant limitée, nous avons décidé de mener des entretiens auprès de 18 étudiants venant de 3 écoles d’ingénieurs françaises : ENSTA Bretagne, ENSTA Paris et INP Grenoble. Toutes les 3 font partie du réseau BEST ce qui a facilité la prise de contact » précise Maryse.
Les étudiants interrogés représentaient des profils variés : apprentis-ingénieurs, élèves venant de classes préparatoires, élèves admis sur dossier, internationaux…
Des travaux présentés dans un congrès international
A la lecture de ces entretiens, certains éléments convergent : le prestige en premier lieu, directement associé à l’ingénierie en France, mais aussi la bonne employabilité en sortie d’école, la bonne rémunération ou encore le réseau. Plusieurs ont également exprimé un cadre de formation très dirigé : les meilleurs élèves en sciences sont naturellement orientés vers les écoles d’ingénieurs.
Le 17 septembre à Budapest, Romain et Maryse ont présenté leurs conclusions devant une assemblée de 400 personnes. Ils ont ensuite pu échanger pendant une journée avec des chercheurs autour de leur poster.
« C’est une expérience unique. Nous étions un peu nerveux de présenter notre travail en anglais devant autant de personnes, mais nous sommes fiers d'avoir pu échanger avec des chercheurs venus de toute l’Europe. »
Pour Maryse comme pour Romain, ce travail de recherche a été une véritable découverte du monde de la recherche. "Nous ne savons pas encore si nous réaliserons une thèse après la formation d'ingénieurs, mais c'est une option que l'on va considérer sérieusement."
* BEST (Board of European Students of Technology) est une association européenne implantée dans 33 pays européens. Elle propose de nombreuses rencontres (séminaires, compétitions…) sur le principe du multiculturalisme. Elle vise notamment l’ouverture internationale des étudiants ingénieurs.