1. Peux-tu expliquer l'historique de cette mobilité : comment s'est-elle présentée à toi ?
Depuis longtemps l’idée d’une mobilité préexistait… mais le passage de l’idée à la réalisation est toujours un enjeu.
Concrètement pour mon voyage en Australie, tout commence par les visites des partenaires Australiens à l’ENSTA Bretagne, en particulier celles de Tony Kiriakou et Karl Sammut de Flinders University. En effet, Karl et moi avons des parcours scientifiques très similaires et nous nous sommes tout de suite retrouvés sur des sujets à développer.
En parallèle, j’ai été mobilisé par l’ENSTA Bretagne sur la construction d’un laboratoire commun avec Naval Group et Flinders University portant sur les navires autonomes.
Ces deux facteurs se sont donc inscrits à la fois dans la politique de l’école et mes projets.
Des vacances en famille en Australie et l’enthousiasme général ont été le catalyseur de tout cela. Il ne restait plus qu’à mettre en œuvre la mobilité… et ça n’a pas été le plus simple !
2. As-tu été accompagné pour réaliser cette mobilité en famille ?
Partir 8 mois ne pouvait pas se faire tout seul… et partir à 5 demande un peu de logistique et d’anticipation. Matériellement, la DGA, la Région Bretagne et l’ENSTA Bretagne m’ont aidé à pouvoir réaliser ce voyage sereinement et du côté Australien, Flinders University a mis à ma disposition de superbes outils de travail.
Humainement, l’aide de Tony et Karl a été très précieuse pour répondre à toutes les questions diverses et variées de la vie de tous les jours
3. Quelles étaient tes activités sur place ?
Ce séjour à Flinders University a été l’occasion de découvrir en profondeur de nouvelles façons de travailler. J’ai réussi à concentrer la plupart de mes enseignements au premier semestre et j’ai pu compter sur quelques collègues pour assurer les heures restantes.
En Australie, mon activité était dédiée à la recherche en robotique sous-marine. Celle-ci est menée conjointement avec des étudiants de Flinders qui sont venus en France dans le cadre des bourses Nicolas Baudin. À leur retour en Australie, nous avons pu continuer le travail sur les outils de simulation pour la commande des systèmes autonomes marins.
4. Que retiendras-tu de cette expérience professionnellement et personnellement ?
À refaire dans quelques années !
Il n’a pas été facile de convaincre les enfants de ne pas rester en Australie tant les conditions étaient idéales pour eux.
Scientifiquement, les échanges ont été nombreux et fructueux. Un mode d’organisation différent, une autre logique et façon de penser font progresser les idées et la perception du monde.
Dédié à mes recherches, mon séjour m'a permis de progresser sur les liens qui existent entre l'Automatique, le Machine Learning et l'Optimisation. Ces réflexions vont permettre de me projeter dans de nouveaux sujets de recherche.
5. Selon toi, quel impact cette expérience aura sur la collaboration avec Flinders University ?
La coopération avec Flinders University est maintenant bien avancée, il faut continuer. Nous avons plusieurs projets en cours de montage sur des sujets divers allant du GNC (Guidance, Navigation, and Control) à la classification d'objets. Mais il y a aussi des actions en cybersécurité… Tout cela contribue à une belle dynamique.
Les voyages entre la France et l'Australie sont impossibles pour le moment mais tout le monde a hâte de se retrouver et de continuer à échanger.
6. Pour finir, quels conseils donnerais-tu aux enseignants-chercheurs qui s'interrogent sur une éventuelle mobilité internationale ?
Chaque expérience est unique et je ne suis pas très bien placé pour donner des conseils… je dirais que même si c'est long et chronophage en préparation, que cela demande un investissement personnel important, cela en vaut bien la peine !