Chaque année, le bureau de la commission fatigue décerne le prix Jacques Pomey qui récompense un jeune scientifique de moins de 32 ans pour une communication particulièrement marquante présentée au cours des Journées du Printemps. Organisées par la SF2M (Société Française de Métallurgie et de Matériaux), les 38ème Journées de Printemps avaient pour thème : Fatigue et Fabrication Additive.
Quel est votre parcours d'étude ?
Après des études en classes préparatoires, filière MPSI-PSI, j’ai intégré l’Institut français de Mécanique avancée (devenu aujourd’hui Sigma Clermont) où j’ai choisi la spécialisation Structures et matériaux.
Après un passage d'un an à Naval Group, à Lorient comme ingénieur mécanique au sein du pôle composite, j'ai rejoint l'ENSTA Bretagne pour y effectuer ma thèse sur la « Tenue en fatigue de pièces creuses obtenues par fabrication additive. »
Pouvez-vous nous parler du sujet pour lequel vous avez reçu le prix Jacques Pomey ?
Dans le cadre des Journées de Printemps de la SF2M, j’ai présenté une vue d'ensemble de mes travaux de thèse, qui portait sur la caractérisation en fatigue des matériaux et des structures obtenus par le procédé WAAM (Wire and Arc Additive Manufacturing).
Le procédé WAAM est une technique de fabrication additive qui consiste en la réalisation d’une géométrie par empilement de couches de matière, chaque couche étant constituée de la juxtaposition de cordons de soudure.
Ce sujet s'est inscrit dans le cadre d'un projet financé par la DGA et en collaboration avec Naval Group.
La fabrication additive est un procédé de production relativement nouveau dans l’industrie. Dans ce cadre, mes travaux ont porté sur la mise en place d’une méthode de dimensionnement en fatigue des structures réalisées par le procédé WAAM, notamment en prenant en compte les spécificités des matériaux de fabrication additive, entre autres la présence de défauts internes et l’existence d’une forte rugosité de surface. L’application visée était la fabrication de pales de propulseur marin pour le secteur naval.
Ces travaux s’inscrivent notamment dans le projet européen RAMSSES dont l’objectif est la réduction de l’empreinte environnementale de structures navales civiles.
Quels sont vos objectifs professionnels ?
Je poursuis désormais mon postdoctorat à l’ENSTA Bretagne sur l'utilisation d'une méthode expérimentale de détection de fissures de fatigue in-situ par thermographie infrarouge. Cette méthode est en particulier appliquée pour la caractérisation du comportement en fatigue de joints soudés navals. Il s'agit d'une technique expérimentale que j'ai déjà pu explorer lors de ma thèse. Ce postdoctorat est intégré à la chaire industrielle ANR Self-Heating.
L'obtention de ce prix est donc particulièrement encourageante quant à la poursuite des travaux sur des thèmes liés à ma thèse. Par la suite, j’aimerais poursuivre ma carrière professionnelle dans le milieu académique en tant que maître de conférences.
Intervention de Lorenzo Bercelli à 1'20